Le Sous-Sol  inspiré de Dostoïevski

« Peut-on échapper à soi-même ?
Et si on le peut, comment ne pas se mentir ? Sans raconter… »
Dans « une société qui connait le prix de toute chose et la valeur de rien » (Oscar Wilde), un homme observe de loin l’humanité qui l’entoure.
Du fond de son sous-sol, il nous livre ses pensées avec jubilation.
Mais sous ses dehors de « stand-up », c’est un véritable parcours intérieur plein d’ironie et d’introspection féroces qui s’ouvre à nous.
Un homme vient à nous, accompagné de sa guitare, de son passé punk et surtout de sa totale lucidité… Oserez-vous franchir les portes du Sous-sol…

La presse en dit : 

« Invitation dans un étrange sous-sol pour le spectacle de rentrée du Théâtre sous les étoiles de Provence. Bernard Sens raconte, d’après des textes de Dostoïevski (Carnet de sous-sol 1864), la vie solitaire et désœuvrée d’un ancien punk (d’où quelques intermèdes musicaux à la guitare). Description d’un parcours intérieur complexe. Tout y passe : religion, amour, politique, rapports avec autrui mais surtout introspection personnelle souvent féroce. Des thèmes denses et complexes qu’il est parfois difficile de suivre tant ils interpellent sans répit. Bernard Sens excelle dans ce monologue où souvent le réalisme côtoie ironie et parfois cruauté. »

Parcours en sous-sol – Var-Matin (4-12-17).

Notre interprétation de l’oeuvre

Notre version des « carnets du sous-sol », traduit la pensée de Dostoïevski dans sa partie introspective. Cet homme nous parle des raisons qui l’ont amené à choisir de vivre reclus dans son sous-sol. Il essaye de nous exposer sa vision ironique, féroce et sans concessions de l’Homme et du monde. Mais sa raison et son intelligence ne font que le rejeter à l’instant suivant dans le développement de sa pensée…

Dostoïevski interpelle directement le spectateur, lui parle comme à un confident, avec une forme d’auto-dérision et un humour féroce. C’est le public qui entraîne l’homme conscient à livrer le cheminement de ses pensées. Mais ce cheminement ne fait qu’ébranler des certitudes et mettre la vérité sur le fil du rasoir.

Pour l’auteur, l’Homme de conscience ne peut être homme d’action. « Car le fruit direct, légitime, immédiat de la conscience, c’est l’inertie, c’est le croisement de bras délibéré…  »
Dostoïevski dénonce un déterminisme totalitaire au nom duquel on essaye d’expliquer toutes les actions humaines par référence aux lois de la raison. « Il ridiculise ainsi de manière prémonitoire, en 1864, cette croyance au progrès, à l’avènement d’un monde et d’un homme meilleur » (Alain Finkielkraut).

Selon notre travail et l’analyse d’Emmanuelle Caminade, ces mots clés intimement liés ressortent du texte : la lucidité, la souffrance et la jouissance.
« Cette abjection dans laquelle le héros se plonge lui-même de manière délibérée lui permet une jouissance masochiste (…) résultant d’un «état de conscience et de honte» et associant l’abandon à la domination. Il domine son abaissement par la «conscience excessivement claire» qu’il en a, et c’est de sa propre puissance – qui est avant tout celle de refuser – à laquelle il s’abandonne qu’il tire volupté. » (Emmanuelle Caminade)

Anarchie et Mouvement Punk

Notre « caprice » avec ce texte fut d’associer le mouvement Punk et sa musique jouée à la guitare électrique au Dostoïevski libertaire et anarchiste de 1864.
Ces deux mouvements politiques répondant au besoin de liberté individuelle et d’égalité, contestant l’ordre établi et les pouvoirs en place.

Actuellement, on pourrait refaire un parallèle entre l’arnarchie et les alter-mondialistes, les plateformes citoyennes, les initiatives de transition…
Le personnage

Tout homme fuyant son semblable et se réfugiant dans la solitude a besoin d’un exutoire, d’un pont avec la civilisation. Dostoïevski s’est réfugié dans l’Ecriture. L’homme du sous-sol s’est réfugié dans la guitare.

Notre homme du sous-sol n’est pas ce personnage rempli de haine, méchant, acariâtre qui se complaît dans sa déchéance. Sa vision est tellement noire et tellement excessive qu’il en devient ironique et drôle, et de là jaillit une énorme lucidité.

L’homme est d’autant plus malade qu’il est clairvoyant, il est d’autant plus clairvoyant qu’il regarde autour de lui et voit le Mal partout.

Mais dans notre spectacle, cette vision ne le détruit pas. Au contraire, il s’en amuse et en jouit pleinement, la partageant avec le public.

Nous avons révélé l’aspect ludique de Dostoïevski et non l’aspect dépressif, mais même dans cette recherche du bonheur, il doute !
C’est un des premiers anti-héro de l’histoire de la littérature.

« La vérité est que les personnages fous de Dostoïevski ne sont pas aussi fous qu’ils le paraissent. Ils sont ce que nous n’osons pas être. Ils offrent à la lumière du jour ce que nous enfouissons dans les ténèbres de l’inconscience ».

 

L’auteur : Dostoïevski

Né le 30 octobre 1821, Fédor Dostoïevski connait le succès à 20 ans puis est dénigré. Il se console auprès d’un groupe de camarades aux idées libérales, protestant contre l’absolutisme de Nicolas Ier, rêvant de l’abolition du servage et étudiant la Déclaration des droits de l’homme. Ils seront arrêtés et condamnés à la peine de mort, c’est attachés au poteau d’exécution qu’ils apprennent qu’ils sont graciés par l’empereur et ne sont « qu’ envoyés au travaux forcés » dans un bagne sibérien parmi les assassins et les voleurs. S’interdisant de succomber au désespoir et à la maladie, il y découvre le peuple russe, le peuple des réprouvés et la révélation de Dieu et de sa foi.

Libéré de prison, incorporé comme soldat, il demande au nouveau tsar, Nicolas II, homme éclairé et sensible, de mettre fin à son exil en 1859.

Dénué de tout, il publie divers livres dont « Souvenirs de la Maison des Morts »(1861) où il décrit son expérience de forçat avec un réalisme farouche. Ce livre lui vaut un regain de notoriété, la sympathie des masses et du nouveau tsar lui-même. C’est en 1864 qu’il écrit « Mémoires écrites dans un souterrain » devenu « Sous-sol ». Dans ce livre, il veut être sincère et on le qualifiera d’autobiographie. Criblé de dettes, dans la misère, il fuit la Russie. Mais il reprend l’écriture de plus belle et écrit « L’idiot », « L’éternel Mari », « Les possédés »… Il apure de ses dettes et rentre en Russie où il est enfin reconnu comme un grand auteur. Il a 50 ans. « Pour le public, il est devenu un guide spirituel, que ses souffrances passées autorisent à parler au nom du pays tout entier ». il publie « l’Adolescent » et « Les frères Karamazov », qu’il considère comme son chef d’œuvre »*.

Nombre de ses personnages sont reconnus comme névropathes, mais « la vérité est que les fous de Dostoïevski ne sont pas aussi fous qu’ils le paraissent. Seulement, ils sont ce que nous n’osons pas être. Ils font, ils disent ce que nous n’osons ni faire, ni dire. Ils offrent à la lumière du jour ce que nous enfouissons dans les ténèbres de l’inconscience. Ils sont nous-mêmes, observés de l’intérieur (…) alors que le monde extérieur demeure flou comme dans un songe. (…) Leur corps n’est que pensée. Quiconque l’a compris lira Dostoïevski en oubliant le caractère clinique de ses héros pour ne considérer que le combat spirituel dont ils sont les champions désincarnés et infatigables. »

Ils lui ressemblent, lorsqu’il se rappelle « ses crises d’épilepsie qui le jettent, de son propre aveu, dans de terribles délices. Au paroxysme de la tension nerveuse, il subit la mort en pleine vie, il entre en contact avec l’envers du monde, il comprend l’incompréhensible. Puis il retombe sur terre, ébloui, écœuré. Cette faculté de planer au-dessus de la condition humaine, lui permet d’affirmer l’existence d’une zone intermédiaire, qui n’est ni la réalité, ni le songe. À ce degré d’exaltation, la personnalité se dédouble, la pensée est reine, la chair n’a plus de poids, plus de force, plus de valeur. Pas de nuances dans cette clarté surnaturelle. Pour Dostoïevski comme pour ses héros, le bonheur c’est l’extase, le malheur l’anéantissement. Comme lui, chacun pourrait dire: « Toute ma vie durant, je n’ai fait que pousser à l’extrême ce que vous n’osiez pousser vous-même qu’à moitié. » De lâcheté en crime, de joie en douleur, ils marchent, titubants, sur la route qui les mène à Dieu. »*

*Biographie inspirée de : http://republique-des-lettres.com/dostoievski-9782824901268.php

Plus d’infos ? consultez le dossier de Sous-Sol

Le comédien

Bernard Sens

Comédien, il a joué dans plus de 100 pièces de théâtre. Son travail lui a permis de prendre du recul sur le monde et sur les hommes… il incarne donc parfaitement cet homme du Sous-Sol. 

La co-metteur en scène

Nathalie Stas

Comédienne, chanteuse, metteur en scène de pièces de théâtre et de comédies musicales, Nathalie Stas ajoute sa touche dans la mise en scène du Sous-Sol

Pour en savoir plus

Prochaines représentations :

  • Au TRAC
    Le 12 février 2019 à 20h15
    Rue Albert Meunier, 110 à  1160 Auderghem
    Réservations : letrac.be

Le spectacle a été joué :

  • à la Balade aux Miroirs – Chemin du Bois des Dames, 8 – 1360 Thorembais-les-Béguines
  • au Centre Culturel Des Riches-Claires
    Le 1er octobre 2018 à 20h30 dans le cadre des Lundis-théâtre

    24, Rue des Riches-Claires – 1000 Bruxelles
    Réservations : les riches claires
  • à la Fermette du Centre Culturel d’Evere
    Le vendredi 5 octobre 2018 à 20h30
    Rue de la Marne, 3 – 1140 Evere
    Réservations : 071/ 78 76 23 ou communication@divas-asbl.be

 

Production et Diffusion -Infos pour les professionnels

Ce spectacle est conçu pour être joué en salle ou en plein air.
Il induit une proximité avec le public.
Il est destiné à un large public et convient aux adolescents.

Nous avons la volonté de jouer dans des petites, moyennes et grandes salles,.

Diverses négociations sont en cours dont les dates vous seront communiquées prochainement (par e-mailing pour les programmateurs).

Informations techniques

Dimensions plateau : min 6m x 4m
Scénographie : décor de salle de répétition. Nous avons une base et improvisons avec ce qui est disponible chez vous.
Fiche technique : disponible sur demande.

Matériel de communication

 

Vos contacts pour la presse

Vos contacts pour la diffusion et la production : vous êtes un lieu et désirez accueillir le spectacle